Article et diffusé par Manlio Dinucci.
La Haute Cour britannique a accordé à Julian Assange la possibilité de faire appel de la décision de l’extrader vers les États-Unis le 20 mai 2024. Bien qu’il s’agisse d’une victoire dans le passage judiciaire spécifique en cours, il est nécessaire de rappeler que nous sommes confrontés à un simulacre de procès qui dure depuis 5 ans, basé sur la violation de toutes les règles de procédure régulière. La Haute Cour britannique a été utilisée comme instrument de torture dans la persécution politique d’un journaliste qui a déjà purgé 5 ans dans une prison de haute sécurité, à l’isolement, dans des conditions qui ont détérioré sa santé, juste parce que lui, citoyen australien, devrait répondre devant la justice américaine qui veut le juger pour espionnage et le condamner à 175 ans de prison.
Le « crime » commis par ce journaliste d’investigation est, en fait, celui d’avoir découvert et mis en lumière des crimes de guerre commis par les États-Unis d’Amérique. La persécution dont il fait l’objet est un avertissement que les États-Unis et leurs alliés lancent à quiconque ose violer leurs « règles » en mettant la vérité en lumière. La Haute Cour britannique a poursuivi son action même lorsque des preuves ont émergé de la tentative de la CIA d’enlever et d’assassiner Assange alors qu’il était réfugié politique à l’ambassade d’Équateur. La Haute Cour britannique aurait pu, le 20 mai, mettre fin à tout cela, libérer Assange, au moins décider de le transférer de la prison de haute sécurité vers un lieu de détention où il pourrait retrouver sa santé physique et psychologique. Au lieu de cela, il n’a fait que reporter son extradition vers les États-Unis, prolongeant ainsi la persécution.
Le fait est que la campagne présidentielle est actuellement en cours aux États-Unis : il serait donc préjudiciable pour tous les candidats d’ouvrir un procès contre Julian Assange, dans lequel ses « crimes » devraient être énumérés, ramenant inévitablement les crimes de guerre américains sur le devant de la scène. En ce moment, d’ailleurs, les principaux campus universitaires américains sont balayés par un fort mouvement de solidarité avec la Palestine, qui dénonce les crimes de guerre commis par Israël avec le soutien substantiel des États-Unis. Il serait donc dangereux pour l’establishment américain d’amener Julian Assange devant son propre tribunal, car le mouvement des campus viendrait à sa défense. La décision de la Haute Cour britannique de suspendre l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis, en continuant à le détenir dans des conditions qui compromettent sa santé physique et mentale, est une fois de plus conforme à la volonté et aux intérêts des États-Unis d’Amérique.
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Roger Romain de Courcelles 
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