Dès 1941-1942, les USA prévoient d’imposer à la France un statut de protectorat, régi par un Allied Military Government of Occupied Territories (Amgot).

7 Juin 2024

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Quand la libre Amérique voulait gouverner la France après-guerre

Quand la libre Amérique voulait gouverner la France après-guerre
Quand la libre Amérique voulait gouverner la France après-guerre

Il convient certainement d’honorer le sacrifice et le courage des soldats Américains, Britanniques, Canadiens, avec une poignée de Français qui débarquèrent à partir du 6 juin 1944 en Normandie, contre la « barbarie nazie » occupante de notre pays.

Mais il existe une page peu connue de la Seconde Guerre mondiale en France. Dès 1941-1942, les USA prévoient d’imposer à la France un statut de protectorat, régi par un Allied Military Government of Occupied Territories (Amgot).

Ce gouvernement militaire américain des territoires occupés abolirait toute souveraineté, y compris le droit de battre monnaie. Dès lors, la thèse de la libre Amérique, soucieuse d’établir la démocratie universelle, est sans doute séduisante, mais totalement erronée.

Comme le révèlent coloris et graphisme du billet de banque ci-dessus – très voisins de ceux du dollar

– cette monnaie libellée en francs fut imprimée aux États-Unis de février à mai 1944, par le Bureau of Engraving and Printing, normalement chargé d’imprimer dollars américains et autres documents officiels du gouvernement fédéral des USA.

Dès les premiers jours suivant le débarquement du 6 juin 1944, les armées américaines distribuent ces billets de banque pour remplacer les billets français émis durant l’Occupation.

Dès le 13 juin 1944, le Commissaire de la République, François Coulet, présent en Normandie, est confronté à cette circulation de monnaie d’ailleurs mal accueillie par la population française. Il recommande aux banques de les encaisser et de ne pas les remettre en circulation.   

Le 14 juin 1944, le général de Gaulle débarque d’un torpilleur anglais. Il dénonce aussitôt cette « fausse monnaie » et en interdit sa circulation. Il laisse en plan les autorités militaires britanniques et part pour Bayeux récemment libéré.

L’accueil enthousiaste des habitants confirme la légitimité de son combat et l’instauration du Gouvernement provisoire de la République française qu’il préside et dans lequel siègent des ministres communistes. Cela fait capoter le projet de commandement militaire imposé à la France par les USA.

Le général, devenu président de la République française en 1958, refusa d’être présent au 20e anniversaire du débarquement en Normandie, le 6 juin 1964.

Extraits de C’était de Gaulle d’Alain Peyrefitte, Édition Fayard 1997). Alain Peyrefitte étant l’un des plus fidèles ministres gaullistes:

« Alain Peyrefitte : Croyez-vous, mon Général, que les Français comprendront que vous ne soyez pas présents aux cérémonies de Normandie ?

Charles-de-Gaulle (sévèrement) : Eh bien, non ! Ma décision est prise ! La France a été traitée comme un paillasson ! Churchill m’a convoqué d’Alger à Londres, le 4 juin, il m’a fait venir dans un train où il avait établi son quartier général, comme un châtelain sonne son maître d’hôtel. Et il m’a annoncé le débarquement, sans qu’aucune unité française ait été prévue pour y participer. Nous nous sommes affrontés rudement. Je lui ai reproché de se mettre aux ordres de Roosevelt, au lieu de lui imposer une volonté européenne.

Il m’a crié de toute la force de ses poumons : « De Gaulle, dites-vous bien que quand j’aurai à choisir entre vous et Roosevelt, je préférerai toujours Roosevelt ! Quand nous aurons à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains ! Quand nous aurons à choisir entre le continent et le grand large, nous choisirons toujours le grand large ! » (…)

Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne !

Ils avaient préparé leur AMGOT qui devait gouverner souverainement la France à mesure de l’avance de leurs armées. Ils avaient imprimé leur fausse monnaie, qui aurait eu cours forcé. Ils se seraient conduits en pays conquis. (…)

CQFD

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Roger Romain de Courcelles | site communiste belge – Marx n’ est pas mort ! (wordpress.com) .


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A propos Romain de Courcelles

militant communiste courcellois a/conseiller communal PCB et UCPW
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